
Des robots pour détartrer les dents et poser des implants
Vous caler un peu dans un coin. Et regarder votre pote robot travailler. Ca vous dit ?
Techniquement, figurez-vous que c’est déjà possible. En Chine, un robot dénommé Yomi a réalisé la prouesse de poser des implants dentaires.
Un succès. La Chine a donc autorisé les robots à opérer dans tout le pays.
CQFD.
Un moyen comme un autre de pallier la pénurie de dentistes.
De leur côté, des chercheurs de Pennsylvanie ont mis au point des micro-robots capables de détartrer les dents. Et en douceur, s’il vous plaît !
Les détails dans les lignes qui suivent.
Un robot qui posait les implants
L’histoire se passe en 2017… et en Chine. Comme celle du vaccin anti-carie. Comme celle de la repousse d’émail dentaire. Comme celle du coronavirus. Quels avant-gardistes, ces Chinois !
Après 4 ans de travail, le robot Yomi est né. Ni une, ni deux, il a posé deux implants dentaires sur les gencives d’une patiente qui a accepté de se prêter au jeu.
En même temps, c’était peut-être sa seule chance de se faire soigner. En Chine, un quart des patients qui auraient besoin d’implants dentaires n’y ont pas accès. (Ce qui ne représente quand même pas moins de 400 millions de personnes)
De toutes façons, en Chine, les dentistes étant mal formés à l’implantologie, les erreurs au cours de la pose sont fréquentes.
Alors autant s’en remettre aux machines !
Après les avoir imprimés en 3D à l’aide du robot, les praticiens ont replacé les implants de 0,2-0,3 millimètres sur Yomi, de manière à ce qu’il puisse opérer. Celui-ci s’est exécuté avec brio, tel un étudiant modèle assurant son TP sous l’œil averti de ses professeurs…
Oui non, heureusement, une équipe de professionnels qualifiés se tenait à ses côtés, prête à intervenir si besoin. On ne lâche pas non plus les robots comme ça dans la nature et sans surveillance. On n’est pas dans Matrix.

Quoiqu’il en soit, l’élève métallique a réalisé son travail tout seul en une heure, sans aucune intervention humaine. Avec la précision d’une main experte et surtout programmée – donc bien moins soumise à l’aléa du geste humain.
Mais notre petit Yomi n’est pas seulement compétent, il est aussi intelligent : il sait adapter sa position à la physiologie de la bouche du patient, et la réajuster quand le patient bouge, même de manière infime.
Yomi sait aussi définir l’angle et la profondeur nécessaires à la pose de l’implant, et adapter son geste à la situation.
Pas étonnant que les Chinois aient décidé de le laisser opérer ! Aux Etats-Unis, on est plus prudent. Et peut-être aussi qu’on est mieux desservi en dentistes. Les robots peuvent être utilisés mais ne sont pas autorisés à pratiquer seuls.
Des micro-robots qui détartraient les dents
De leur côté, les chercheurs américains se sont lancés dans la réalisation de micro-robots capables de chasser le tartre des dents.
Ceux-là sont le fruit de deux recherches distinctes, réunies en une. La fusion entre deux idées. L’union fait la force !
La première idée, c’était d’utiliser de l’oxyde de fer et du peroxyde d’hydrogène, pour obtenir une réaction générant des radicaux libres. Ceux-là peuvent attaquer le tartre dentaire à la façon du chasse-neige.
La deuxième idée, c’était d’utiliser ces particules pour réussir à diriger des robots, avec l’aide d’un champ magnétique.
Au final, de ces deux idées sont nés deux types de robots antimicrobiens catalytiques (RAC).
Le premier est composé de particules d’oxyde de fer placées en suspension dans une solution, qu’un aimant dirige vers le biofilm (le tartre).
Le second est une version complexe de ces particules dans un moule en gel polymère.
Ces robots sont en forme d’ailettes pour les uns, en forme d’hélices pour les autres.
Ces micro-robots ont été testés sur une plaque en verre avant d’être testés sur des dents. Un succès. Ceux en forme d’hélices se sont montrés particulièrement efficaces pour atteindre la partie des canaux radiculaires située à la base de la gencive, difficile à atteindre pour le dentiste.